la tombe

Ce week-end, un peu poussée par les événements, je suis allée au cimetière de Yautepec pour la première fois depuis la mort de papa, depuis son enterrement. J’ai failli rater sa tombe, qui n’est finalement qu’un amas de terre parmi d’autres…Une croix en métal blanc qui ne lui appartient même pas… Et puis comment retrouver le chemin si je ne trouvais pas mon souffle ?

Je lui ai apporté une bernique, un coquillage de Saint Briac…et une plante : une sábila. Je ne sais pas comment on dit en français et à vrai dire je m’en fous. J’aurais pu lui apporter un rosier ou des œillets…  Mais la dernière plante qu’il m’a donnée, c’était une sábila… Alors voilà.

Je me croyais en vacances de deuil… Je n’avais pas pleuré depuis des jours… Juste un peu étouffé parfois. Mais, évidement, devant sa tombe, j’ai craqué… De nouveau les images horribles. Je le vois dans sa stupide boîte en bois sous cet énorme, énorme tas de terre qui l’écrase et qui l’étouffe. Et toutes mes belles paroles, mes certitudes s’envolent. Papa est là, dans  ce trou, sous la terre… Il étouffe.

Je ne sais pas s’il me manque… Si quand je rigole, je fais semblant ou si c’est quand je pleure que je joue la comédie… Je ne sais plus qui je suis quand je pense à lui…

Et puis comme le jour de l’enterrement, il a fallu partir… Et même si tout me répète que c’est ce qu’il voulait, que de toutes manières ce n’est pas là qu’il est vraiment, je sens que je l’abandonne, que je le laisse tomber…

J’ai revu sa vie ces derniers jours, ce que j’en sais du moins. Je ne pense pas qu’il ait été heureux… Je ne crois pas l’y avoir aidé. Mais était-ce mon rôle ?…

Je sais seulement que, une fois de plus, je m’en vais et le laisse, là-bas, sous la terre…avec sa plante et sa bernique…

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